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Réchauffement climatique Rien de dramatique, mais il faudra s’adapter

À l’horizon 2050. Une végétation plus précoce au printemps et une reprise automnale qui se prolonge pourront amener plus de rendements.

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Le changement climatique n’est plus une hypothèse. D’ailleurs, nous en subissons déjà les prémices. Dans cette perspective, quelles peuvent être les pistes d’adaptation pour les éleveurs ? L’interprofession laitière (Cniel) a demandé un programme d’accompagnement de la filière : Climalait. Son rôle est d’évaluer l’impact du changement climatique à l’horizon 2050 dans les exploitations laitières, d’informer et préparer les éleveurs, et de proposer des pistes d’adaptation.

Pour appréhender l’hétérogé­néité pédoclimatique du territoire, un zonage d’une ­trentaine d’unités agroclimatiques a été établi. On y définit l’évolution attendue du ­climat, des rendements fourragers, les conséquences à l’échelle des systèmes de production et les adaptations possibles.

Pour simplifier à l’extrême, il fera beaucoup plus chaud dans l’est du pays et il y aurait un peu moins de précipitations dans l’Ouest. Plusieurs simulations mettent en évidence une hausse des températures moyennes au printemps qui permettra un démarrage de la végétation plus précoce, autorisant l’avancée de la mise à l’herbe, avec des rendements de printemps qui resteraient stables, voire en légère hausse. L’été connaîtra des épisodes caniculaires plus nombreux, interrompant la croissance de l’herbe plus longtemps. En revanche, la reprise automnale se prolongera en fin de saison. Pour le maïs, on prédit une avancée des dates de floraison et de récolte pour des rendements stables ou en hausse (notamment dans le Nord-Ouest), avec une variabilité interannuelle importante en non-irrigué.

La génétique devra évoluer

Au final, rien de dramatique n’apparaît dans les premières simulations. En 2050, les rendements fourragers pourraient même avoir augmenté : effet CO2, utilisation de variétés de maïs plus tardives, etc., mais avec des périodes de récolte décalées et de grandes variations annuelles.

Il faudra aussi faire plus de stocks d’herbe au printemps pour nourrir l’été dans des bâtiments très aérés.

Alors, aurons-nous besoin de la même vache laitière qu’aujourd’hui ? La génétique devra évoluer vers des animaux plus résistants au stress thermique, plus rustiques et aptes à pâturer tôt. Donc, des vaches d’un format plus petit. Le levier du croisement trois voies est une piste.

Dominique Grémy

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